Hello big Brother ♥.

Odyssée Nocturne observait de ses grands yeux noisette le campement en activité. Que c'était barbant ! Elle soupira. Les gosses jouaient à se taper dessus, comme d'habitude. Ils éduquaient mal les enfants. Il ne fallait pas leur apprendre à se frapper, c'était mauvais ... Enfin, ce n'était pas ses bonnes idées pacifistes qui résoudraient des mères attentives à arrêter leurs si adorables enfants lorsqu'ils éduquent leur force physique. Elle eut un nouveau soupir. Décidément, le monde était mal fait ! Elle était couchée non loin de la sortie de la tanière des guerriers, à observer le campement subir son activité quotidienne. Elle roula sur le dos, le ventre à l'air. Elle s'étendit, puis se remit ventre à terre, dans une position correcte. Elle repensa alors dans un sourire amusé à ses trois frères. Ils devaient tous somnoler, en ce moment. Elle avait cette tendance à toujours se réveiller avant eux. Elle avait toujours été la plus petite des quatre. Déjà, rien que par la naissance : elle était la dernière née. Les trois autres avaient toujours ressentit un profond besoin de la protéger, et cela devenait quelques fois exaspérant. Aujourd'hui par exemple, elle était contente de profiter d'un petit moment de liberté, sans aucun de ses trois frères. Mais venait toujours un moment où ils finissaient par lui manquer. Elle ne pouvait jamais rester longtemps sans eux.

Ses yeux noisette se promenèrent sur le campement, cherchant vaguement une occupation. Mais elle finit par laisser tomber, et ferma les yeux dans un léger râle satisfait. Elle se rendit compte de ce qu'elle venait de faire et se sermonna intérieurement. Ça ne se faisait pas pour une dame de pousser de tels gémissements ! Elle se remit fièrement assise, enroulant consciencieusement la queue autour des pattes. Elle regardait alors avec attendrissement les petits sortis en ce frais matin d'automne. Les journée se faisaient de plus en plus froides, et elle observa avec amusement les petits grelotter. Mais ils tenaient à pouvoir s'échapper un peu de la pouponnière, pour respirer le dehors. C'était l'inconnu, pour eux, au - delà des limites du Clan. Odyssée se souvenait que Ascension les empêchait sans cesse de quitter le Clan. Ah, ce frère alors ! Ascension du Mourant était un guerrier très respectueux du Code du Guerrier, et il ne voulait pas que sa fratrie y fasse un écart. Elle le comprenait, et respectait sa valeur. Elle faisait tout pour se tenir à carreaux et pour ne pas violer ce vénéré Code du Guerrier. En temps que guerrière du Clan de l'Ombre, elle se le devait. Elle porta la tête haute, fière.

Odyssée Nocturne regardait toujours les petits. Ascension les avait toujours fait suivre le chemin du Code du Guerrier. Franchement, c'était un bon élément pour le Clan de l'Ombre, et elle était elle - même étonnée que son frère n'aie toujours pas reçu d'apprenti. Cela l'étonnait moins que Rêve Éphémère n'en aie pas par contre. Elle le savait enfantin sur les bords, et elle avait un peu peur que Rêve prenne son apprenti plus pour un ami que pour un apprenti au sens propre du terme. Quand à Piège Mortel ... Elle le trouvait un peu trop distant. Elle se demandait en souriant comment son apprenti ferait pour lui apprendre quoi que ce soit. Elle réprima un rire, et se recoucha de nouveau, le ventre vers le ciel. Ah, qu'elle adorait ses frères ... Comment aurait - elle pu faire pour vivre sans eux ? Elle ferma les yeux, un sourire satisfait accroché aux lèvres.

Ce matin - la, l’aube se pointait sur la planète terre, ou la planète bleue, à votre aise . Les territoires de ses quatre clans de chats, étaient magnifiquement … nuageux . Le temps se dégradait au fil des jours, le beau temps et la chaleur s’effaçaient, tandis que le froid et la neige prendraient bientôt place . Piège Mortel sortit de son doux sommeil, pour une fois, un peu tard . Il étais assez lève-tôt, mais tout de même moins que sa sœur, Odyssée Nocturne.

Il s’étira de tous ses poiles, et pointa tranquillement sa truffe au dehors car les ronflements de ses deux frères Ascension Mourant et Rêve Ephémère, l’insupportait . En sortant il visualisa sa petite sœur, - enfin petite au sens affectif - sa sœur, la seule et l’unique . Il ne put s’empêcher d’esquisser un sourire de fierté. Il s’approcha doucement d’elle et posa juste sa truffe sur le dessus de sa tête couleur crème, en guise de bonjour . Le silence régnait, enfin si on n’oubli de compter la quantité de ronflements qui sortaient de la tanière des guerriers, puis les deux chatons qui se battaient, puis l’ancien qui parlait un peu trop fort, puis .. non en fait il n’y avais pas de silence . Il aurais voulu le croire, mais c’étais impossible .

Les deux chatons ne jouaient plus, il se battaient réellement, des souvenirs remontèrent, où il se trouvait à la place des deux chatons, sauf qu’il ne se battait pas, il arborait la guerre, le massacre, c’était plutôt son frère Ascension Mourant, qui l’avais attaqué, impulsivement bien sur, ils étaient assez rivale tous les deux, mais jamais son frère n’en serais venu a lui faire véritablement mal . Il en rigola, mais ne pus s’empêcher de s’approcher des chatons, de les séparer d’un léger coup de pattes et leur lancer un regard qui voulait tout dire, le regard qui voulais bien dire le message pacifiste que Piège Mortel voulais faire passer . Les petits comprirent et ne rappliquèrent pas, Piège se retourna alors et sortis d’une voix monotone à sa sœur :

«  As-tu faim ? »

Petites et courtes paroles, grande pensée et grandes réflexions ! Bon d’accord, savoir si on voulais manger ou pas ne méritait pas d’avoir inventé la poudre, ou encore l’eau chaude et ne méritais pas non plus grande réflexions . Mais Piège Mortel n’aimait pas forcement parler, mais son instinct de gentleman lui dicta son comportement . Ses yeux vert s’adoucirent, à la vu du regard noisette de sa sœur . Elle seule, l’apaisait, il aimais beaucoup sa sœur, c’étais non seulement la seul fille mais essentiellement une fille, un être plutôt différend de ses deux autres frères . Aucune rivalité ne pouvais exister aujourd’hui en Odyssée Nocturne et lui . Il en étais d’ailleurs heureux, heureux d’avoir une si belle relation avec sa sœur qu’il s’était promis de protéger au péril de sa vie . Mais ne la protégeait t-il pas un peu trop ?

Odyssée Nocturne fut stoppée dans sa sieste improvisée par un bruit non loin d'elle. Un félin à la robe grise se faufilait hors de la tanière des guerriers. Elle reconnu le matou, et se retourna derechef sur le ventre. Piège Mortel s'approchait doucement d'elle, la fourrure impeccablement lissée. Elle perçu alors les ronflements insupportables qui s'échappaient de la tanière des guerriers. Elle ne s'était pas encore rendu compte que tous ces gros dormeurs faisaient un bruit de tous les diables. Sur le visage du matou protecteur se dessina un vague sourire. Il posa doucement sa truffe sur le dessus de la tête d'Odyssée Nocturne, observant son si cher grand frère de bas, levant ses adorables yeux noisettes pour le regarder. Elle le savait un peu étouffant des fois, mais là le voir ne lui déplaisait absolument pas. Odyssée se rendit encore une fois compte que son frère était un géant, et malgré sa taille inhabituelle pour une femelle, il était encore bien plus grand qu'elle. Cela ne la complexait pas vraiment, mais cela renforçait l'effet " grand frère " qu'il lui donnait.

Il passa un moment sans qu'aucun des deux chats ne fassent ni ne disent rien. Odyssée savait pertinemment que Piège Mortel aimait peu parler. Elle s'abstenait donc de lui faire la causette. Certains auraient pu croire qu'il était muet. Odyssée savait qu'il n'aimait tout simplement pas parler, point à la ligne, pas besoin de rechercher ce qui lui a donné cette idée de ne pas aimer parler, il n'y avait rien à trouver donc rien à chercher. Non, il n'avait pas été traumatisé, n'avait pas subit de choc psychologique. Odyssée était exaspérée par ces chats qui voulaient absolument trouver une cause au mutisme léger de son frère. Piège Mortel avait une opinion différente de la leur, voilà tout. Et ça, les autres ne devaient pas bien supporter. La différence les insupportait, c'était évident. Odyssée Nocturne avait l'habitude de l'inhabituel. Les choses que les autres qualifiaient de " dingue " n'avaient pour elle qu'un effet de léger divertissement. Odyssée était peu impressionnable, à l'évidence.

Piège Mortel observait les deux chatons que Odyssée avait examiné quelques instants plus tôt. Elle se rendit compte que les deux chatons en venaient aux armes. La fourrure de la damoiselle se hérissa légèrement, prête à bondir vers eux pour s'interposer. Elle avait la violence en horreur. La guerrière entendit alors un léger rire. Celui de Piège Mortel. Elle l'observa, l'air quelque peu perdu. Mais elle finit par se rasseoir, attendant la réaction de son frère. Celui - ci ne tarda pas à s'approcher des deux enfants, et il les sépara d'un gentil coup de patte. Piège était aussi pacifiste qu'Odyssée. Il leur lança un regard qui leur intimait de ne plus recommencer. Il y mit assez d'intensité pour que les petits comprennent ce qu'il voulait dire. Ils ne récidivèrent pas. Le guerrier gris souris se retourna alors vers Odyssée, qui regardait la scène d'un œil un peu amusé. D'une voix monotone, il demanda poliment à sa sœur si elle avait faim. La voix n'avait rien d'engageant. Beaucoup auraient fait remarqué son ton quelques peu plat à Piège Mortel. Mais Odyssée se contenta d'acquiescer, un sourire aux lèvres. Elle passa la tête dans la tanière des guerriers. Ses deux autres frères somnolaient encore. Mieux valait laisser dormir ces deux paresseux. La journée leur appartenait.

La guerrière crème agita vigoureusement la tête de haut en bas, et elle le mena jusqu'au tas de gibier. Là, elle prit deux proies. Cette fois - ci, c'était elle qui servait. Elle savait que Piège allait encore lui prendre son plat de résistance, mais elle le trouvait parfois trop attentionné. Elle se demanda si Piège Mortel trouverait un jour une compagne. Ce jour - là, est - ce que Piège l'abandonnera ? Les questions se reflétaient dans ses beaux yeux noisettes. Oui, Odyssée avait un peu peur que lorsque Piège trouvera l'amour, il la délaisse totalement, gardant toutes ses petites attentions pour son amour éternel. Elle, elle n'était que sa sœur. Sa petite sœur. Incapable de garder ses questions pour elle, elle apporta tranquillement les proies à Piège Mortel, son habituelle démarche opérant. Elle les déposa sur le sol herbeux, sous un buisson et attendit que Piège Mortel la rejoigne. Lorsque cela fut fait, elle lui posa la question fatidique.

« Tu ne m'abandonneras jamais, hein Piège ? »

Elle devait avouer que ses manières l'exaspéraient parfois, mais elle était presque dépendante à présent de son frère. Il s'était tant dévouée pour elle qu'elle ne pouvait plus se détacher de lui.

Piège vit sa sœur partir elle-même chercher les proies . Il ne dit rien . Sa sœur était crème, plus petite que lui . Quand il la vit revenir, il ne put s’empêcher de lui faire un sourire . Sa sœur, c’était un peu son âme . Celle pour qui il donnerait sa vie, sans aucune hésitation . Alors qu’elle lui donnait gentiment sa proie, il ne répondit rien, il se contenta, d’effleurer le flanc de sa sœur, de sa queue en signe de remerciement .

Le vent s’était un peu levé . Les deux chatons qui se battaient étaient maintenant fatigués . Ils venaient de se rouler en boule devant la pouponnière, et s’endormaient de seconde en seconde . Piège ne put s’empêcher d’imaginer la situation future . Ces chatons seraient grands, l’un d’eux serait peut-être chef ou encore lieutenant . Ils deviendraient grands, fort et courageux . Piège espérait qu’ils auraient assez d’intelligence pour retenir la leçon du jour car, faute de parole, le regard que Piège leur avait lancé peu de temps avant voulait dire beaucoup de choses . Sa sœur posa une question fatidique, qui troubla les pensées de Piège :

« Tu ne m'abandonneras jamais, hein Piège ? »

Piège se retourna instinctivement et croisa le regard noisette de sa sœur . Il était empreint de doute et de crainte, et sa question était le pourquoi de son regard . Peur que Piège l’abandonne ? Sa sœur ? Son unique sœur ? Jamais . Mais comment lui dire ? Comment trouver ces mots qui vous empêchent, parfois d’avancer, qui vous font regretter toute votre vie, de ne pas avoir eu le courage de les prononcer, ces mots . Piège n’aimait pas parler, et ça on le savait . Tout le clan le prenait pour un fou, et tous cherchaient une explication rationnelle à ce fait . La seule que Piège admettait, c’était celle-ci . Il n’aimait pas parler, à quoi bon d’ailleurs ? Parfois à force de trop parler, on déclenche des situations pas catholiques . Et puis la réflexion est bien plus belle que le blabla . Piège secoua sa tête, il fallait dire quelque chose à sa sœur . Il se força à répondre :

« T’abandonner ? Moi ? Jamais . »

Voila c’était dit . M’enfin, pas très convainquant . C’est pour cela que, dans un effort, il poursuivit sa phrase :

« Non je ne t’abandonnerai jamais . Tu es ma sœur . S’il t’arrive quelque chose je ne me le pardonnerai pas .»

Il s’arrêta là . Son côté grand frère protecteur reprenait le dessus . Il plongea ses crocs dans le lapin que sa sœur lui avait amené précédemment et fit un lèche rapide sur le crâne de sa sœur .